mercredi 25 juillet 2012

Panama: Information pays

Le Panama, petite économie émergente de 3,5 M d’habitants, bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle l’ayant incité à se spécialiser dans les services (80% du PIB). L’économie repose sur trois piliers : la Zone franche de Colón (2ème plate-forme de redistribution de biens de consommation au monde), le Centre Bancaire International (100 banques/82 Mds USD d’actifs) et les services maritimes (Canal et infrastructures portuaires et de logistique, pavillon de complaisance, etc.). Le Panama capte 4,5% du commerce maritime mondial et 31% du commerce Asie-Pacifique/côte Est des Etats-Unis ; on peut désormais y ajouter, comme facteur d’expansion, le hub aérien des « Amériques » de la compagnie Copa Airlines, entreprise fleuron du pays.

Il est ainsi devenu, malgré sa taille, l’un des pays prometteurs de la région latino-américaine et les grands projets sont des cibles de plus en plus convoitées par les investisseurs étrangers : construction d’un 3ème jeu d’écluses sur le Canal de Panama qui doublera sa capacité, avec en corollaire des projets portuaires et de ponts ; métro avec un plan directeur de 4 lignes d’ici 2025,…Cette singularité explique sans doute que le Panama n’ait été que marginalement impacté par la crise de 2008-2009. Le PIB, qui a franchi la barre des 30 Mds USD fin 2011(PIB/habitant de 8626 USD), a enregistré un taux de croissance de 7,5% en 2010, 10,6% en 2011 et l’on prévoit 7,5% pour 2012. Cette dynamique est tirée par la consommation domestique, irriguée par le crédit bancaire local (solide, bien supervisé et peu exposé à l’extérieur) et le BTP (7 Mds USD en projets d’investissements privés sur 2012-2014). En bémol, l’inflation, traditionnellement faible, s’est inscrite en hausse depuis 2001 et finirait à 5,5% cette année (5,9% en 2011) ; or les autorités, dans une économie dollarisée, n’ont aucune marge de manœuvre en matière de politique monétaire, leur seul levier en matière de politique économique demeurant la politique budgétaire, laquelle est actuellement expansionniste.

Le « plan quinquennal » d’investissements publics 2009-2014 (13 Mds USD), vise à alléger la dépendance de l’économie vis-à-vis du Canal et à faire du pays un centre régional de logistique multimodal et « multi-secteurs » (développement de « clusters »), mais aussi une plate-forme régionale de développement des affaires compétitive. Si les travaux sur le Canal restent l’un des meilleurs atouts du pays (état d’avancement : 38%), l’essor de nouvelles filières est à l’ordre du jour : le tourisme (2 M de visiteurs en 2011) et secteur minier (cuivre, or) avec, pour ce dernier, des sites de taille mondiale. La part élevée de l’investissement public dans cet ensemble est compensée par un meilleur ciblage des dépenses de subventionnement et par une réforme budgétaire qui permet non seulement de contenir l’ampleur du déficit -loi de responsabilité budgétaire qui oblige chaque année à dégager un excédent primaire et un déficit budgétaire de 1% du PIB ou moins sauf exceptions-, mais également d’améliorer le taux de collecte et de pression fiscale. Contrairement à certains clichés, le Panama dispose d’un vrai système fiscal, relativement bien structuré. Les autorités entendent créer en 2012 un « fonds souverain » qui pourrait être initialement abondé à hauteur de 1,2 Mds USD par l’actuel Fonds fiduciaire au développement (FFD) puis, dès 2015, par les revenus excédentaires du canal (au-delà de 3,5% du PIB). La création de ce fonds, votée fin mai par le Parlement, a suscité une controverse dans la mesure où le gouvernement a introduit dans le même débat une demande de dérogation visant à relever le niveau de déficit budgétaire plafond. L’endettement public reste stable en 2011 (41,7% à 12,8 Mds USD) après s’être accru en 2010. Egalement en vertu de la loi de responsabilité budgétaire, le gouvernement s’est engagé (depuis 2008) à le ramener à 37% d’ici 2014.

Sur le plan externe, la dynamique de croissance tient à la forte intégration au commerce mondial -les échanges du pays totalisant, en 2011, 12 Mds USD pour le marché domestique (+ 22%) et 29 Mds USD pour la Zone franche de Colón (+ 35%), en forte progression ces dernières années- et aux flux croissants d’IDE entrants (2,8 Mds USD en 2011, soit + 19%, 1er pays récepteur de l’Amérique centrale et de la Caraïbe). Ces performances s’expliquent par une politique continue d’ouverture en matière d’échanges de biens et de services : trois nouveaux accords de libre-échange ou d’association entreront en vigueur en 2012 et 2013 (Etats-Unis, Canada et l’accord d’association UE-MCCA + Panama). L’ALE avec le Pérou est entré en vigueur le 1er mai 2012, des négociations avec la Colombie se poursuivent et sont programmées avec la Corée du Sud. Le déficit croissant (hors Zone Franche de Colón) de la balance commerciale (importations liées aux grands travaux et à la consommation intérieure) -22% du PIB en 2011- n’est pas totalement compensé par l’excédent de la balance des services, mais le solde négatif de la balance courante (12,3% du PIB en 2011) est largement financé par les IDE (9% du PIB) et les émissions de dette.

Champion de la croissance dans la région, le présent est radieux pour Panama. Néanmoins, il lui appartient de faire durer cet état de grâce et de parvenir impérativement, au cours de la période 2012/14, à mener à bien et dans les temps ses grands chantiers d’infrastructures physiques. Il en va du bilan politique qui sera fait de la présidence Martinelli, à la veille de la prochaine élection présidentielle (mai 2014), mais également de la capacité du pays à soutenir une croissance forte et durable, à contenir ses déficits jumeaux et à les financer. Ceci implique le maintien de la discipline budgétaire, la mise en place de moyens et une réelle volonté politique permettant, d’une part, la poursuite de la diversification de l’économie (sans oublier le renouveau de l’agriculture, laissée pour compte depuis des années) et, d’autre part, la réforme qualitative des systèmes d’éducation et de santé publique, à la hauteur du Tigre singapourien auquel Panama aime à se comparer fréquemment.

Le Service Economique Régional de Panama a la responsabilité du suivi macroéconomique et financier du Panama, des pays andins et des multiples Etats de la Caraïbe. Il élabore des notes d’analyse sur le risque-pays, les systèmes financiers, les grandes problématiques monétaires et de change. Il contribue à la préparation des instructions pour nos Administrateurs au sein des institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale, Banque Interaméricaine de Développement) ainsi que pour la Représentation permanente de la France à Bruxelles auprès de la Commission Européenne. Il entretient des relations étroites avec les Services économiques de la région (La Havane, Bogota, Lima, Saint Domingue, Caracas, Port au Prince) et leurs antennes (Quito, La Paz, Port d’Espagne). Ses principaux interlocuteurs dans les pays couverts sont les Ministères de l’Economie et des Finances ainsi que les Banques centrales, les économistes et les représentants des institutions financières internationales.

Le SER assure en permanence la veille sectorielle des activités les plus dynamiques de la petite économie émergente du Panama ainsi que le suivi exhaustif des nombreux grands projets d’infrastructures en cours et des grands contrats intéressant, notamment nos grands groupes du BTP et nos équipementiers (secteurs du transport, de l’énergie et de l’environnement, etc.)

dimanche 15 juillet 2012

Invitation á soumettre expressions d'intérêt au Canal du Panama



L´Autorité du canal du Panama appelle aux soumissions d'expressions d'intérêt pour la construction d'un pont d'observation à la troisième série d'écluses du canal de Panama élargi, au secteur du Pacifique.
Les propositions des compagnies d'architecture et d'ingénierie sont attendues.