jeudi 8 mai 2008

Se la couler douce au Panama

Se la couler douce au Panama
Les Affaires,
12 mai 2007 19h07-->Presse Canadienne-->


Après le Mexique et le Costa Rica, voilà que le Panama s'inscrit sur la liste des destinations touristiques, de villégiature ou de résidence.
Étonnant pour ce pays de quelque trois millions d'habitants surtout connu pour son fameux canal, dont l'agrandissement sera complété en 2014 au coût de 5 milliards de dollars (G$).
Comme environ 400 de leurs compatriotes, Michelle et Philippe Edmunston, deux retraités canadiens, ont décidé en 2005 de s'établir dans la ville de Panama pour finir leurs vieux jours. " Mon mari est d'origine américaine et avait fait son service militaire au Panama. Il en est resté marqué. Nous sommes souvent venus en vacances ici ", évoque Mme Edmunston.

Bon marché ?
Après mûre réflexion, ils ont délaissé les États-Unis pour s'acheter un condo de 3 000 pieds carrés faisant face à la mer, au coût de 270 000$ US.
" Nous avons vendu notre condo de 2 000 pieds carrés avec vue sur mer en Floride pour la somme de 800 000$ US ", précise Mme Edmunston. Ils ont complètement rénové leur nouvel appartement pour le mettre au goût du jour, moyennant le tiers de ce qu'ils auraient payé pour le faire au Québec.
Comme eux, plusieurs retraités en mal de chaleur troquent le froid du nord pour les tropiques. Depuis que les banques ont décidé de prêter aux emprunteurs d'origine étrangère, le Panama est devenu une destination courue.
" Il y a trois ans, les étrangers ne pouvaient pas faire un emprunt dans aucune banque établie au Panama. Depuis que la Banque Scotia, la seule banque canadienne à opérer au détail dans ce pays, a conçu des forfaits spéciaux pour sa clientèle internationale, les autres banques ont emboîté le pas ", soutient Leopoldo Almengor, assistant-gérant des services bancaires aux particuliers à la division panaméenne de la Banque Scotia.

Des mesures spéciales pour les retraités
Suivant l'exemple du Costa Rica, le gouvernement panaméen offre d'alléchants programmes pour les retraités ayant des revenus d'au moins 500 $ US par mois, auxquels doivent s'ajouter 100 $ US pour toute personne à charge.
Tout d'abord, ceux-ci peuvent importer leurs biens personnels hors taxe jusqu'à concurrence de 10 000 $ US. Ensuite, ils peuvent acquérir à tous les deux ans une voiture neuve exonérée d'impôt.
Ils peuvent aussi se prévaloir de remises allant jusqu'à 50 % pour divers services, tels la clôture de leur hypothèque, leurs séjours à l'hôtel (en semaine), leurs transports locaux, leurs consultations médicales, leurs soins dentaires ou leurs repas dans des chaînes de restauration rapide.
Comme au Costa Rica, ces avantages pourraient cependant être retirés après un certain temps. " Aucune mesure n'est éternelle ", souligne Rolando Vergara, vice-consul au bureau consulaire de l'ambassade du Panama à Ottawa.
Cependant, il reste que le prix des propriétés, même s'il a doublé depuis un an, est encore moins cher qu'au Costa Rica, d'après Michel Servant, un promoteur immobilier québécois qui a décidé de faire des affaires là-bas. " J'ai l'intention de faire construire plusieurs milliers de condos au Panama ", lance le principal artisan de la revitalisation du Quai des Éclusiers, à Lachine.

Le dollar américain
Autre atout pour ce pays : l'économie y est entièrement dollarisée en raison de la présence des Américains, responsables de l'administration du canal jusqu'en 1999. Officiellement, la monnaie locale est le balboa, mais on ne la retrouve que dans les pièces de 5 ou de 10 sous.
Par ailleurs, les infrastructures (routes et électricité notamment) et les soins médicaux sont comparables à ceux d'un pays développé. " On trouve ici un hôpital de la chaîne américaine John Hopkins ", affirme Mme Edmunston. Avec les assurances panaméennes appropriées, les soins médicaux sont défrayés entre 80 et 100 %, affirme la porte-parole du consulat du Panama à Montréal.


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